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La démarche synodale de l’Unité Saint-Paul, unité qui regroupe les paroisses Bienheureuse-Marie-Anne-Blondin, Saint-Charles-Borromée et Saint-Louis-de-France, s’est vécue pendant le Carême 2022. Dix moments étalés sur cinq semaines ont été offerts aux fidèles pour se rencontrer, échanger sur les thèmes proposés, s’écouter et discerner.
Prière à l’Esprit Saint, lecture d’un Évangile pour une mise en route, travail en sous-groupes pour répondre aux questions abordées, sans pour autant en débattre, remontée en fin de rencontre ont permis une réflexion sur notre vécu en Église. Une trentaine de personnes ont participé à cet exercice. Elles étaient contentes d’avoir l’occasion de s’exprimer, de s’écouter dans un climat serein, tout en trouvant les questions difficiles à répondre, souvent par ignorance de ce qui se passe au plan paroissial ou diocésain.
De plus, à l’intérieur d’une messe dominicale, les fidèles ont pu s’exprimer au sujet des célébrations et de la participation à la vie communautaire. Il a même été suggéré de refaire cet exercice quelques fois par année.
À travers la démarche synodale, l’Église veut découvrir quels processus peuvent l’aider à vivre la communion, à chercher la participation et à poursuivre sa mission.
En ce qui concerne la communion, nous pouvons dire que nous marchons ensemble avec ceux et celles qui sont en Église, avec tous les membres du Corps mystique du Christ, avec ceux et celles qui ont la foi sans être pratiquant.e.s ou avec tous les autres humains qui sont peut-être sur des chemins différents mais qui travaillent au bien commun. Idéalement, nous voulons marcher ensemble, mais dans les faits, à cause des préjugés, des peurs, des certitudes, de la rigidité de pensée, des valeurs et des cultures différentes, on a laissé tomber des gens ou on les a fait fuir. La démarche synodale ne s’est pas adressée à ceux et celles qui ne fréquentent pas l’Église ou qui ne partagent pas ses croyances.
Quant à la participation, on remarque que dans nos milieux plusieurs bénévoles (souvent les mêmes) sont impliqués dans les liturgies, dans l’entretien des lieux de culte ou dans une quelconque forme d’entraide ou de participation à la vie communautaire (lectio divina, colloque de philosophie, club de lecture, groupes de formation biblique, préparation aux sacrements, corvées, tâches ponctuelles, comptoir d’entraide, club famille). Les gens répondent davantage à l’appel lorsqu’on s’adresse à eux personnellement. L’accueil, le sourire, la qualité de présence, l’écoute sont autant d’éléments qui invitent à la participation.
Dans nos célébrations, on constate une faible participation des enfants, des adolescents et des jeunes familles ou adultes plus jeunes. La majorité des fidèles sont davantage des sexagénaires et plus. Des demandes sont faites pour les baptêmes, les premières communions, les confirmations, les mariages, mais souvent il n’y a pas de suivi ou d’implication après la réception de ces sacrements.
Les fidèles sont peu informés de ce qui se passe dans les différents comités et devraient l’être davantage. Prise de décision, partage des responsabilités, œcuménisme, formation à la synodalité, relations avec les médias ou avec le diocèse, tous ces thèmes nous ont paru loin de la réalité des fidèles, souvent par manque d’informations.
De plus, la dimension hiérarchique dans l’Église ne facilite pas le dialogue, mais à l’échelle paroissiale, celui-ci est possible. Donner la parole aux fidèles, qui parfois semblent hésitants au début, serait une habitude à développer.
Enfin, pour ce qui est de la mission, celle de faire connaitre Jésus, de revenir sur l’essentiel de son message d’amour, de le transmettre et de participer à sa divinité, cette mission demeure la même. Les moyens pour y répondre seront ajustés. Notons que l’utilisation de la technologie pendant la pandémie a permis, entre autres, de poursuivre la mission. Dans notre Unité pastorale, on retiendra que l’animation musicale de nos célébrations constitue un point très positif. Toutefois, on recherchera davantage la participation de l’assemblée. Aussi l’information concernant la vie paroissiale et diocésaine devra être plus diffusée.
En conclusion, nous pouvons nous demander si le discours de l’Église correspond au monde d’aujourd’hui. Chose certaine, celle-ci devra toujours se questionner et faire preuve d’ouverture et de discernement sur l’évolution des cultures et des sociétés : la place des femmes, la contraception, les identités sexuelles, les nouvelles réalités familiales, la hiérarchie dans l’Église, les abus sexuels ou de pouvoir, les enjeux climatiques, les inégalités sociales, le partage des richesses, la pauvreté, etc.
La démarche synodale proposée par le pape François apportera-t-elle des changements dans l’organisation de l’Église? On ne peut que l’espérer. Cependant, elle aura permis à notre Unité pastorale d’entendre les fidèles qui le souhaitaient et de prioriser chez-nous certains changements ou améliorations pour poursuivre notre mission. Inviter les fidèles à participer aux célébrations en ayant davantage accès aux chants, les informer des décisions prises dans les différents comités via les messages au prône ou au semainier, revenir régulièrement sur la mission, continuer de souligner les bons coups et de remercier les personnes présentes, se soucier de rejoindre les jeunes et leurs parents à travers les célébrations, toucher concrètement les fidèles par les homélies, sont des points à mettre de l’avant ou à poursuivre. Car sur ces points nous pouvons avoir de l’emprise. Ainsi, à notre échelle, nous continuerons d’ajuster nos pas pour véritablement marcher ensemble et faire rayonner ce Christ incarné et ressuscité.
Marcelle Bouchard, Lucie Côté, Gilles Gamache
Mai 2022
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